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Hydatidose multiviscérale : profil épidémiologique et prise en charge diagnostique et thérapeutique - 12/01/23

Doi : 10.1016/j.rmra.2022.11.173 
N. Bougteb , S. Hallouli, H. Arfaoui, H. Jabri, W. Elkhattabi, H. Afif
 Service des maladies respiratoires, hôpital 20 Août, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

L’hydatidose est une anthropozoonose cosmopolite due à la forme larvaire de l’échinococcus granulosus, parasite de la famille des cestodes. Il s’agit une infection parasitaire toujours fréquente dans le monde et essentiellement dans les pays du pourtour méditerranéen. Elle est plus fréquente dans les zones d’élevage et dans le milieu rural. La localisation hépatique puis pulmonaire sont les plus fréquentes. Les kystes hydatiques sont souvent uniques, toutefois les formes bilatérales et diffuses sont possibles. L’échinococcose multiviscérale est une forme rare qui représente 10 % seulement des hydatidoses. Le diagnostic d’une hydatidose multiviscérale repose sur la symptomatologie clinique, sur l’examen physique, sur les investigations radiologiques et immunologiques. Le traitement n’est pas toujours chirurgical surtout dans les formes diffuses. L’atteinte multiviscérale modifie le pronostic de l’hydatidose.

Méthodes

Nous avons mené une étude rétrospective sur la période s’étendant de janvier 2011 à juillet 2022. Nous avons recensé 148 cas d’hydatidose dont 51 cas d’hydatidose multiple, soit 34,45 % des cas.

Résultats

Concernant le profil épidémiologique chez notre série d’hydatidose multiviscérale, la moyenne d’âge était de 36 ans, avec une légère prédominance masculine de 52,94 %. Nos patients étaient issus dans 43,13 % du milieu rural (soit 22 cas). Un contage hydatique a été retrouvé chez 35 cas. Dans notre série, 6 cas ont déjà été opérés pour un kyste hydatique dont 1 cas de kyste rompu dans la plèvre avec pyothorax ipsilatéral. Un antécédent de kyste hydatique hépatique opéré a été retrouvé dans 7 cas. La symptomatologie clinique est représentée essentiellement par la douleur thoracique dans 82,36 % des cas (soit 42 patients), un syndrome bronchique dans 72,55 % (soit 37 patients), l’hémoptysies a été retrouvé dans 43,14 % des cas (soit 22 patients), l’hydatidoptysie a été décrite par 14 cas dont 1 cas de vomique hydatique pendant la consultation. Dans notre population d’étude, 5 cas étaient altérés sur le plan général et 3 cas rapportaient des épisodes de sensations fébriles. L’examen clinique pleuropulmonaire était sensiblement normal dans 22 cas, un syndrome d’épanchement liquidien a été retrouvé dans 10 cas, des râles ronflants ont été audibles dans 19 cas. Par ailleurs, une hépatomégalie a été retrouvée dans 5 cas, une parésie des membres a été retrouvée dans 1 cas, et une dysphonie a été retrouvée dans 1 cas. La radiographie thoracique a objectivé une opacité de type pleurale dans 60,80 % des cas (soit chez 31 patients). Une ou plusieurs opacités arrondies ont été retrouvées dans 13,72 % des cas (soit chez 7 patients), ces opacités décrivent dans certains cas un aspect de lâcher de ballons. Un élargissement médiastinal a été retrouvé dans 7,84 % des cas (soit chez 4 patients). La TDM thoracique a permis de confirmer la nature kystique des opacités thoraciques et a mis en évidence d’autres localisations ; hépatique dans 53 % des cas (soit chez 27 patients), pleurale dans 25,50 % des cas (soit chez 13 patients), médiastinale dans 13,73 % des cas (soit chez 13 patients), splénique dans 5,88 % des cas (soit chez 3 patients). Par ailleurs, elle a mis en évidence deux cas d’hydatidose pariétale, un cas d’hydatidose diaphragmatique, un cas d’hydatidose péritonéale, un cas d’hydatidose rétropéritonéale, un cas d’hydatidose cardiaque, deux cas d’hydatidose vertébrale, et un cas d’hydatidose médullaire. D’autres bilans radiologiques ont permis d’étayer les localisations extrathoraciques de l’hydatidose multiviscérale, notamment l’échographie abdominale et l’IRM médullaire. La bronchoscopie souple a permis la mise en évidence de membranes hydatique chez 1 cas seulement de notre série. La sérologie hydatique a permis d’orienter le diagnostic dans 43 cas par hémagglutination indirecte (HAI), par méthode d’ELISA et par méthode de Western-Blot en cas de sérodiagnostic douteux. Le traitement chirurgical était le traitement de choix dans 72,54 % des cas (soit chez 37 patients). Le traitement médical à base d’Albendazole a été adopté dans la prise en charge thérapeutique de 27,45 % des cas (soit chez 14 patients). Un suivi post-chirurgical et sous traitement antiparasitaire est toujours de mise.

Conclusion

L’hydatidose multiviscérale est une forme rare d’infection hydatique, cependant elle représente un tournant pronostique dans l’histoire de la maladie d’où l’intérêt de la prévention primaire et de la prise en charge diagnostique et thérapeutique rapide et adéquate qui font intervenir pneumologue, chirurgien, radiologue et biologiste en vue d’une prise en charge multidisciplinaire.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2022  Publié par Elsevier Masson SAS.
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P. 124-125 - janvier 2023 Retour au numéro
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